Peinture atelier > Peinture Professeur : Trouve Wilson

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"Installer un cadre de travail dans lequel l’art est possible, favoriser certaines dispositions, encourager l’expérimentation et la curiosité, susciter la réflexion et le regard critique sur son propre travail et celui des autres, accompagner et aider à l’émergence d’une singularité."
WT





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Approche pédagogique résolument ouverte et tournée vers l'expérimentation et la transversalité qui vise à proposer une pratique de la peinture sous toutes ses formes.

Fournir les moyens et les outils nécessaires au développement d’une pratique picturale singulière, diversifiée, ouverte sur des territoires plastiques et esthétiques à défricher.

Sans faire l’impasse sur l’acquisition des techniques de base et ce dès le début du cursus, il s’agit avant tout pour l'étudiant d’explorer des processus et des gestes nouveaux, de créer progressivement son propre savoir-faire et sa cuisine plastique personnelle, de s’approprier des problématiques et des concepts qui relèvent de la peinture moderne et contemporaine et aussi de s’ouvrir à tous les champs de la création artistique contemporaine. Il s’agit enfin de cerner et de savoir situer les enjeux de sa propre pratique au regard de l’histoire de l’art et de l’actualité artistique.

La pédagogie des deux premières années est essentiellement collective et soutenue par des exercices ou thématiques qui favorisent le jugement comparatif et l’apprentissage des bases techniques ainsi que les concepts élémentaires de la peinture.

Au-delà des sujets qui abordent les problématiques de la représentation de la peinture-image, l’iconographie, le statut de l’image aujourd’hui à l'heure d'internet et du numérique, d’autres sujets concerneront plus précisément la question du développement des pratiques picturales hors du tableau, le rapport à l’objet ou les liens avec l’espace et l’architecture.


Pour exemple, voici quelques thématiques qui peuvent être abordées :

Peinture / Objet / Sculpture

(réf : Adrian Schiess, James Hyde, Richard Tuttle, John Beech, Emmanuelle Villard, Nicolas Chatelain, Jessica Stockholder…)

Ce sujet concentrera la réflexion sur la fabrique de « l’objet pictural » plutôt que le tableau. Ces artistes posent la réalité matérielle et physique de la peinture, ils la mettent à distance en tant qu’objet frontal et surface plastique autonome. Leur pratique se nourrit d’une esthétique du déplacement et de l’hybridation. Ici, l’acte pictural ne s’énonce pas dans un développement linéaire mais dans une expérimentation et une indétermination à priori.

Ainsi, chaque étudiant abordera le travail sous l’angle de l’expérimentation du geste et des supports, au cœur du processus et de la cuisine picturale.

Les notions de collages, superpositions, assemblages feront partie intégrantes de la grammaire formelle à définir en lien avec les intentions de chacun.

L’hybridation, la diversification des gestes picturaux et la multiplicité des supports utilisés permettront à chacun d’amorcer une pratique ouverte et décomplexée de la peinture.

La question du lien entre la sculpture peinte et la peinture qui acquiert la tridimensionnalité sera au centre de la thématique.

La notion de porosité des frontières entre peinture et sculpture sera mise en avant.

L’oeuvre de Jessica Stockholder propose à ce titre une réflexion sur la peinture qui prend la forme de sculptures ou installations souvent monumentales ; l’assemblage et l’accumulation d’objets du quotidien, colorés pour la plupart, puis leur recouvrement partiel par aplats de peinture ou avec des tissus colorés est un point de départ de son travail ainsi que l'objet d'une réflexion pour les étudiants.

Par ailleurs, ce sujet permettra d’introduire quelques problématiques d’accrochage des travaux propres à chaque objet et à ses spécificités (ex : Richard Tuttle)

 

« Ready-Made Color » ou la couleur importée

(réf : Pascal Pinaud, Claude Briand-Picard, Steven Rand, Antoine Perrot, Stephen Dean, Dominique Figarella…)

Nous prendrons comme point de départ l’exposition « Ready-Made Color » présentée au Centre d’art Passerelle en 2003 à Brest, en France. Nous aborderons la question de la couleur déjà faite et importée dans une pratique picturale ainsi que le sens que cela peut générer pour le regardeur.

Lorsque Figarella décide de figurer l’acte même de peindre avec du chewing-gum collé à la surface d’une toile, il intègre un matériau impropre à la peinture dans un soucis de détournement (ready-made); il élargit ainsi la liste des matériaux qui potentiellement peuvent appartenir au vocabulaire d’une pratique picturale contemporaine.

Stephen Dean installe quant à lui, contre le mur, une pile de romans dont la tranche est naturellement colorée, une accumulation de strates aux couleurs vives et franches, un geste simple et élémentaire qui traite de cette question du « ready-made color » comme c’est également le cas chez Antoine Perrot avec ses empilements d’éponges colorées.

Ce sujet sera l’occasion d’orienter le devenir-peinture des matériaux du quotidien , de poser la question de leur efficacité picturale ainsi que le sens qui peut découler de leur insertion dans une pratique picturale puis dans un espace d’exposition.

La couleur in-situ

(ref : Christophe Cuzin, Katharina Grosse, Leni Hoffman, Miquel Mont, Stéphane Dafflon, Jim Lambie, Cécile Bart, Ann Veronica Janssen …)

Nous aborderons la question de la couleur in-situ à partir de l’analyse de différentes démarches d’artistes contemporains. Christophe Cuzin souligne et révèle les caractéristiques architecturales du lieu en même temps qu’il brouille la perception que l’on en a, par l’utilisation de couleurs vives en aplats. Katharina Grosse utilise un compresseur pour pulvériser la couleur du sol au plafond sous la forme de larges masses colorées qui se superposent, se mélangent et embrasent le lieu. Le geste est ici beaucoup plus expressif. Quant à Miquel Mont, il réalise notamment ce qu’il appelle des « peintures emmurées », couche de matière picturale colorée coincée entre deux cloisons amovibles qu’il décide de coller pour ne laisser apparent qu’un léger débordement de la matière sur la tranche des cloisons jointes. Dans le cas du travail de Cécile Bart ou celui d’Ann Veronica Janssen, la lumière est au cœur du dispositif pictural bien que traitée différemment chez l’une et l’autre.

Il s’agit ici de penser la couleur comme un matériau qui modifie, perturbe et modèle l’espace dans lequel elle s’inscrit. L’architecture devient support de la couleur qui en modifie la perception. Ainsi, l’articulation entre réalité physique et réalité perceptive du lieu sera posée.

 

 



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-Contrôle continu et jury (janvier et juin)
-Suivi en groupe et entretiens individuels
-Présence aux cours obligatoire aux cours et lors  des workshop organisés (50% d'absence justifie -50% sur la cotation finale lors du jury)


Objectifs à atteindre :

-Comprendre un sujet et se l’approprier

-Assumer et affirmer ses choix plutôt que de les  justifier

-Préférer la question du « comment » à celle du  « pourquoi »

-Constater l’écart entre les intentions et le  résultat

-Savoir poser un jugement esthétique sur son  travail et celui des autres

-Atteindre une autonomie de travail

-Définir progressivement un champ  d'investigation personnel, une thématique de  recherche

-Savoir présenter son travail (choix de mise en  espace, sélection de travaux)



Critères d'évaluation :

-Présence aux cours et workshop, participation  et investissement personnel 

-Engagement dans un champ d'investigation  singulier (pratique et théorie)

-Qualité de réalisation des travaux 

-Qualité de la mise en espace du travail (jury)

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Références artistiques et littéraires communiquées tout au long de l'année.

Quelques exemples:

Bonnard/Matisse
Correspondance

Vitamine P (1&2)
Nouvelles perspectives en peinture

Vie et mort du tableau
1/ Genèse d'une disparition
2/ La peinture contre le tableau
3/ Après le tableau
Laurent Wolf

Voir en peinture
édition : Le plateau

Les écrits d'Yves Klein
Nicolas Charlet

Ce sont les pommes qui ont changé
Hector Obalk

Nominalisme Pictural
(Marcel Duchamp - La peinture et la modernité)

Thierry de Duve



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En cas de force majeure, avec l’accord de la Direction, la fiche ECTS peut être modifiée en cours d’année. Dans ce cas l’enseignant notifie la modification aux étudiants par l’envoi d’un mail.

- Présence aux cours obligatoire, participation de l'ensemble du groupe aux discussions et évaluation des projets
- Contrôle continu
- Projets spécifiques à rendre tout au long de l'année pour évaluation
- Entretiens individuels et suivi collectif (participation active des étudiants aux accrochages / évaluations, construction d'un regard critique et du jugement esthétique...)